Trichoptères sans étui

Les Trichoptères sans étui sont aussi répandus que les Trichoptères à étui, mais l’absence d’étui les rend moins visibles. Nous prendrons comme exemple un Polycentropodidae du genre Plectrocnemia.Comme dans le cas précédent, nous verrons successivement la larve, la nymphe et l’adulte.

Opie Benthos
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Larve

La larve de Polycentropodidae diffère de celle des Limnephilidae par deux caractères fondamentaux : premièrement elle ne construit effectivement pas d’étui, mais tisse une structure faite de fils de soie entrecroisés : le piège, appelé parfois filet-piège; deuxièmement les crochets anaux se situent à l’extrémité de “ fausses-pattes ” anales de deux articles : les pygopodes.

Tête

La structure de la tête (capsule céphalique) est très semblable à celle des Limnephilidae. Les mandibules sont cependant nettement plus tranchantes (adaptation à la prédation).

Thorax

Le prothorax comporte une pièce sclérifiée (cuticule durcie) dorsale (le pronotum), qui protège la partie membraneuse qui relie le thorax à la tête. Le méso - et le métathorax sont totalement membraneux (cuticule souple). Les pattes thoraciques sont peu différentes les unes des autres, toutes adaptées à la locomotion. Au niveau du pleurite prothoracique une structure en pointe : le trochantin. Les griffes sont longues et arquées ce qui facilite les déplacements sur le piège.

Abdomen

L’abdomen est totalement membraneux. Il porte à l’extrémité postérieure une paire de pygopodes (fausses-pattes anales) comprenant deux articles : un article proximal membraneux et un article distal partiellement sclérifié (sclérite latéral) qui se prolonge par un crochet anal effilé et arqué. Il n’y a pas de branchie sur l’abdomen, mais il existe des papilles rectales exertiles. Ces papilles jouent un rôle dans la régulation de la pression osmotique.

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Toile et filet

Cette structure comprend toujours une partie tubulaire d’un diamètre nettement supérieur à celui de la larve : le tube-retraite. Celui-ci est ouvert aux deux extrémités (cliché 1). Dans la nature ce tube-retraite s’élargit en une sorte de pavillon à la surface des sédiments (cliché 3). Dans des conditions de laboratoire, ce tube-retraite s’élargit de façon symétrique à l’avant comme à l’arrière. Au repos, la larve se retire complétement dans son tube retraite. Les proies (larves d’insectes notamment) qui s’aventurent sur le pavillon sont détectées par la larve, rapidement capturées et dévorées (cliché 1). Ce piège est morphologiquement et fonctionnellement analogue à la toile de certaines Araignées terrestres du genre Coelotes (cliché 4). Lorsque l’on retourne une pierre sous laquelle s’est installée une larve de Polycentropodidae, on observe une masse informe grisâtre d’où émerge rapidement la larve. Seule l’observation in situ ou en laboratoire permet de voir la structure du piège tissée par la larve.

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Toile de Plectrocnemia conspersa, permettant à la larve de détecter ses proies.
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Phases de la capture d'une larve de Chironome par une larve de Plectrocnemia conspersa, filmée en laboratoire.
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Nymphe

A la fin du dernier stade larvaire, la larve quitte son piège et construit un cocon nymphal fait de grains de sable ou de micro-débris collés avec de la soie. Comme chez les larves avec étui, ce cocon n’est pas étanche et l’eau peut circuler entre les différents éléments. Après la mue nymphale, la nymphe présente les mêmes caractères que la nymphe de Limnephilidae (mandibules bien développées, pattes mésothoraciques avec frange de soie et sclérites épineux abdominaux), cependant alors que la larve était dépourvue de branchies, des branchies abdominales sont présentes sur l’abdomen de la nymphe.

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Adulte

L’adulte est très semblable à celui des Limnephilidae, mais il en diffère par certains caractères (voir ci-après).

Tête

Contrairement aux Limnephilidae, la tête ne présente pas d'ocelle. Chez le mâle comme chez la femelle, les palpes maxillaires ont 5 articles. Le dernier article est long et d’apparence annelée.

Thorax

Les pattes thoraciques ne portent que des soies et des éperons. La formule des éperons est 344. Il y a trois types de cellules sur l'aile antérieure.

Abdomen

L’examen des genitalia du mâle permet d’identifier Plectrocnemia conspersa (Curtis, 1834).

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